lundi 11 août 2014

9 Conseils pour préserver le NOUS


Il nous arrive souvent, lors de nos premières séances de thérapie de couple avec de nouveaux clients, de demander aux partenaires de se décrire mutuellement et de relater les circonstances de leur rencontre. Qu’est-ce qui leur a plu ? Qu’est-ce qui les a charmés ?
Il n’est pas rare que certains partenaires « restent sur leur faim », ou qu’ils soient déçus par la légèreté, l’imprécision ou l’inexactitude du récit qu’ils viennent d’entendre de la bouche de leur compagne ou de leur compagnon de vie. Le partenaire déçu en vient à se poser des questions sur la teneur de l’intimité qui existe au sein du couple.
Hélas, le sentiment amoureux et les comportements associés, qui contribuent à construire l’intimité du couple, s’estompent avec le temps. Marcher côte à côte, se tenir par la main, s’embrasser, échanger des gestes tendres, passer des weekends en amoureux, s’asseoir côte à côte au restaurant, se sourire,…. Tous ces témoignages d’attachement à l’autre semblent devenus de lointains, et souvent regrettés, souvenirs.
Pour préserver la qualité et l’intensité de la relation avec votre partenaire, voici 9 pistes qui vous aideront à rendre l’expérience du NOUS encore plus intéressante qu’à ses débuts.


1.       Offrez une présence de qualité.

La présence, c’est cette posture par laquelle vous incarnez vos valeurs et vos savoirs. Dans cette posture, vous vous consacrez entièrement à ce qui se passe. Vous êtes particulièrement attentif à l’autre. Votre façon d’être présent révèle l’authenticité de votre disponibilité, votre humanisme, ainsi que votre pouvoir sur vous-même. Cette posture réclame notamment les compétences suivantes :

      capacité à se concentrer sur le processus en cours dans le système [je-tu-ici-maintenant] ;
      conscience de son propre fonctionnement sensoriel et physique, ainsi que de celui de votre partenaire.
       Capacité à traiter les informations émises par votre système d’informations sensorielles interne (émotions) ;
      capacité à faire la distinction entre des faits et des interprétations, à mettre l’accent, sans jugement, sur des faits objectivement observables ;
      capacité à prendre position et à exprimer des choses – parfois difficiles – succinctement et directement ;
      conscience de vos intentions, de l’impact que vous voulez donner à votre message ;
      capacité à affronter et à accepter des situations émotives avec un optimum de sensibilité personnelle ;
      capacité à s’intéresser aux autres et à établir un bon contact avec eux.

La présence favorise le contact entre chaque partenaire et avec le problème à résoudre. Elle facilite le rythme et le mouvement entre cohésion et différenciation, à l’intérieur comme à l’extérieur du couple. Par exemple, on ne regarde pas son smartphone quand l’autre vous parle.



2.       Communiquez à partir de votre expérience.
Votre expérience est incontestable. Elle se décrit à partir des sentiments que vous éprouvez (voir liste ci-après). Vous seul(e) pouvez décrire l’impact produit sur vous par la situation à laquelle vous est exposé(e). Par exemple, personne ne peut contester votre tristesse, votre déception, votre joie. Il en va de même pour les expériences de votre partenaire. Si elle vous explique qu’elle se sent blessée par vos propos, il vous faudra donc impérativement prendre le temps d’accuser réception de son expérience au lieu de vous précipiter dans la justification. Accuser réception ne vaut pas nécessairement accord. Vous aurez tout le temps ensuite d’offrir votre propre expérience de cette situation en réponse à la souffrance de votre partenaire.


3.       Soyez physiques.
Notre corps garde la mémoire des contacts physiques. Les bons contacts sont synonymes de « nous nous aimons ». Les contacts toxiques (abus) laissent des traces souvent indélébiles chez ceux et celles qui en ont été victimes. L’absence de contact laisse la douloureuse sensation d’un « nous nous négligeons ».
Cette mémoire joue sur nous et sur notre humeur un rôle de premier ordre. Rappelez-vous de votre première expérience amoureuse…Vous voyez à quel point elle reste présente en vous?


4.       Riez ensemble.
Le rôle du rire est très important. Il provoque des phénomènes d’empathie communicative. Il rend joyeux et a pour effet de contrer les effets du stress. Il permet de faire savoir quand  et où il n'y a pas de danger dans le couple et lui permet ainsi de s'amuser et de se relaxer.
Ne transformez pas tout en problème ou en drame. Apprenez la légèreté et l’humour en restant respectueux.


5.       Pratiquez la confrontation constructive.
Une dispute est la plus longue distance entre deux points de vue.

Accrochage verbal, rivalités, problèmes d’ego, désaccords sur le partage des responsabilités, défaillances, stress…Voilà de multiples sources de conflits avec leurs pires conséquences : insultes, attaques personnelles, maladies, harcèlement…Faute d’entraînement à la communication constructive, une compétition insidieuse s’installe entre les parties. Plus les échanges avancent et plus on s’aperçoit que chacun cherche à démontrer que son expérience personnelle est plus valable que celle de l’autre. Au fil du temps, cette compétition sournoise prend de l’ampleur et finit par occuper la totalité du champ de la discussion. Ce débordement réduit considérablement toute probabilité de dénouement constructif du conflit, lorsqu’il n’aggrave pas davantage la situation initiale. Pourtant, la coopération entre deux personnes qui s’aiment est une relation dans laquelle chacun doit se sentir également responsable du succès du processus en cours, et de la préservation de la qualité de la relation.

La technique du « dialogue cadré »  © (répéter mot pour mot ce que l’autre vient de vous dire avant de lui répondre), que nous pratiquons en thérapie de couple, propose une intéressante alternative à la compétition, elle rythme les échanges et ramène la raison là où la passion risque de détruire la relation. C’est une forme d’échange qui favorise la co-création d’une figure consensuelle et le dénouement constructif des conflits entre deux personnes. Dans cet échange, chaque partenaire apprend à se concentrer à la fois sur sa propre expérience et aussi sur celle de son ou sa partenaire.
La race humaine doit sortir des conflits en rejetant la vengeance, l'agression et l'esprit de revanche. Le moyen d'en sortir est l'amour.  [Martin Luther King] 


6.       Réalisez votre « bilan relationnel » © annuel.
Chaque année, prenez le temps de répondre séparément au questionnaire ci-dessous, puis comparez-vos perceptions.

Perception de mon influence
Perception de ton influence
1
Ce que j'apporte dans le couple
Ce que  tu apportes dans le couple
2
Ce que je n'apporte pas dans le couple
Ce que tu n'apportes pas dans le couple
3
Ce que je reçois du couple
Ce que tu reçois du couple
4
Ce que je ne reçois pas du couple
Ce que tu ne reçois pas du couple
5
Ce qui me perturbe dans le couple
Ce qui te perturbe dans le couple

Soyez attentifs à pratiquer consciencieusement les conseils ci-dessus pendant cet exercice d’analyse et d’échanges. La manière dont nous interprétons les mêmes événements est parfois surprenante voire déroutante…C’est tout l’intérêt de ce bilan relationnel. Il vous permet d’aligner vos perceptions et vous aide à la fois à mieux vous connaître, et à mieux connaître un système co-construit : votre couple.


7.       Participez ensemble à de nouvelles activités.
(Mais ne forcez pas l’autre à faire ce qu’il/elle n’aime pas)
« Vieillir ensemble, ce n’est pas ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années. »
 Jacques Salomé
Lire, aller au cinéma, aller au théâtre, à l’opéra, faire la cuisine, apprendre à danser, apprendre une langue étrangère, se lancer dans la peinture artistique, la sculpture, rénover la maison, faire le grand nettoyage de printemps, jardiner, pratiquer une activité sportive, faire un régime alimentaire, jeûner quelques jours…les occasions de faire de nouvelles choses ensemble vous offrent de multiples opportunités d’ajouter de la vie aux années.


8.       Soyez tolérant.
Le principal problème à résoudre dans la vie à 2 c’est celui des différences. Certaines d’entre elles peuvent vous stimuler et d’autres vous paraître insupportables. La gestion raisonnée de ces différences fait appel à votre capacité à permettre et à respecter ces différences que vous avez du mal à supporter. C’est votre seule option pour aider votre couple à trouver un nouvel équilibre équitable autour de vos différences. Cette vertu, qui consiste à cesser de combattre ce qui ne peut être changé, prend le nom de « tolérance ».  
« Ma compagne et moi sommes très différents…. Et surtout elle».
Même si elle fait sourire, cette phrase est quand même provocante.  Aussi, si quelque chose vous dérange, n’en accusez pas votre partenaire. Prenez soin d’utiliser le NOUS pour nommer le problème à résoudre. C’est à la première personne du pluriel que vos commentaires doivent s’exprimer ; surtout en situation de conflit.
Exemple : « Nous avons un problème à résoudre pour ajuster nos exigences respectives au sujet du rangement de la maison ».


9.       Célébrez les bonnes nouvelles, soignez les petites attentions

Continuez d’investir votre temps et vos efforts dans le maintien et l’amélioration de la relation. Comme :
·       Partager les tâches commues même si vous êtes fatigué,
·       Prendre le temps de préparer son anniversaire,
·       Penser à remercier,
·       Souhaiter les fête et anniversaires,
·       Préparer un repas surprise,
·       Prendre la main,
·       Offrir des gestes tendres…


Ces conseils –pourtant simples- ne sont pas tous faciles à appliquer car les couples sont parfois victimes de blocages dont ils ne sont pas conscients. Des rancœurs accumulées, des conflits irrésolus, des incompréhensions latentes, des résignations douloureuses, des doutes dévastateurs, etc. empêchent parfois tout progrès de la relation. C’est très souvent votre attachement à votre partenaire qui vous pousse à rechercher de l’aide pour préserver votre relation. C’est aussi votre principal atout pour réussir votre initiative.





SENTIMENTS

Définition : Capacité de percevoir une sensation c’est-à-dire une stimulation sensorielle, une impression produite par les objets extérieurs sur les sens.

Amour Charme Compassion Admiration Bonté Affection Amitié Enchantement Sympathie Séduction

Joie Heureux Gaieté Amusant Plaisir Contentement Satisfaction Euphorie Jubilation Optimiste Fierté Enchantement Délectation Triomphe Ferveur Excitation Entrain Soulagement

Colère Maussade Outrage Révulsion Agressivité Dégoût Haine Rage Mépris Mécontentement Furie Irritation Rancune Amertume Vengeance Ressentiment Répugnance Aversion Frustration Jalousie Exaspération

Tristesse Pitié Défaite Dépression Accablement Découragement Égarement Déplaisir Désappointement Cafard Souffrance Rejet Chagrin Anxiété Mélancolie Solitude Désespoir Insécurité Abandon Désarroi

Crainte Nervosité Anxiété Appréhension Effroi Souci Terreur Méfiance Tension Horreur Écrasement Panique Inquiétude Détresse Hystérie Réserve Réticence Prudence Pudeur Doute Suspicion

Honte Regret Insulte Remords Embarras Humiliation Invalidation Culpabilité Confusion

Surprise Intérêt Curiosité Intrigue Stupéfaction Ahurissement Étonnement Agitation

Autres
Intimidation Domination Ennui Timidité Fragilité Impatience Regret Impuissance Soumission Indifférence Audace Bravoure Courage Détermination Épuisement Insatisfaction Indécision

 Dino RAGAZZO 08/2014